Définition de MAQUEREAU, ELLE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ma-ke-rô, rè-l'

DÉFINITIONS

1
Terme qui ne se dit pas en bonne compagnie. Celui, celle qui fait métier de débaucher et de prostituer des femmes ou des filles.
De son pédant qu'il fut, devint son maquereau
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. V
Et pour achever son tableau, Sur le tout un peu maquereau
de Paul SCARRON dans Virg. I
Il [Cellamare] ajoute : il [Dubois] a été maquereau toute sa vie, ce ne sont là dedans que des lettres de femmes
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 522, 189
Il [Fouquet de la Varenne, qui avait servi Henri IV dans ses plaisirs et qui était retiré à la Flèche....] s'amusait souvent à tirer au vol ; un jour il aperçut sur un arbre une pie qu'il voulut faire partir pour la tirer ; la pie s'étant mise à crier : maquereau, il crut que c'était le diable qui lui reprochait ses vieux péchés, et tomba à l'instant en faiblesse
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Morc. hist. Oeuv. t. X, p. 262, dans POUGENS
Sémantique : Fig. Maquereau politique, celui qui sert d'entremetteur dans les intrigues.
Ils [les jésuites] sont bien à la cour, où ils servent d'espions et de maquereaux politiques
de Gui PATIN dans Lettres, t. II, p. 253
Nature : Adj.
[Ils] Peuvent mettre en papier leur dire par écrit.... Et rendre par leurs vers leur muse maquerelle
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. III
2
Maquereau, maquerelle, celui, celle qui tient une maison de filles.
Maquereau se dit aussi de l'associé d'une femme qui tient une de ces maisons, d'un souteneur de filles.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Tu es maqueriaus chascun mois
de RUTEBEUF dans 214
Vive la face l'en [l'on] arder [brûler], L'orde vieile putain pretresse, Maquerele et charroieresse [sorcière]
dans la Rose, 9370
2
XIVe s.
Ains mais n'oïstes dire en livre n'en rollel Qu'on fesist de mottons onques jour maquerel [ces moutons avaient servi à porter un billet doux]
dans Baud. de Seb. XV, V. 311
3
XVe s.
Qui n'a aultre science Que Cupido et son flambeau, Cela sent bien son maquereau ; Il en est trop en France
de BASSEL. dans I
Icellui Labastide criast au suppliant : ribault, traitre, mereau
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans merallus.
4
XVIe s.
L'on ne peut accuser une femme d'adultère, si son mari ne s'en plaint, ou qu'il en soit le maquereau
de Antoine LOYSEL dans Instit. cout. VI, 1, § 17

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, maca, maquerelle, makerot, maquereau ; namur. makerale, maquerelle. On le tire du flamand makelaar ; allem. Mäkler, entremetteur.